Les cabarets yiddish à Paris, de 1948 à 1970

Une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 19 JANVIER 2016, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05 – Invité : Misha Nisimov


Dès la fin du 19e siècle, certains cafés parisiens servent de lieu de représentation pour des pièces de théâtre ou des spectacles de chansons en yiddish. Mais il s’agit le plus souvent d’établissements éphémères. Il faudra véritablement attendre l’après-guerre pour voir s’ouvrir à Paris de véritables cabarets, comme La Riviera de Bernard Potock et Dave Cash, le Habibi Club de Sigmunt Berland ou encore le cabaret-dancing Le Zodiac. Plus tard, dans les années 1950, Dave Cash ouvrira un autre lieu à Pigalle, Le Cabaret Yiddish. Comme dans tous les cabarets, s’y produisent chanteurs, danseurs, entraîneuses, plus ou moins vêtues, qui encouragent la clientèle majoritairement yiddishophone à manger, boire, parler, chanter et danser. Le répertoire est essentiellement composé de musiques yiddish, russe, roumain et tzigane.

En 1956, un jeune accordéoniste du nom de Misha Nisimov arrive en France. Originaire de Bulgarie, Misha Nisimov connaît parfaitement le répertoire yiddish. Et c’est tout naturellement qu’il commence à gagner sa vie en allant jouer le soir dans les cabarets juifs de l’époque. Il y croise Sarah Gorby, Dave Cash, le balalaïkiste Georges Streha et bien d’autres artistes encore.
En 1960, la musique yiddish perd du terrain. La mode est aux musiques russes et au Jazz. Quelques cabarets, comme Raspoutine, La Grande Séverine, La Chauve-Souris, et surtout le cabaret Chez Dave Cash, proposent encore un répertoire de chansons yiddish. Misha Nisimov continue à jouer dans ces cabarets. Mais au début des années 1970, rares sont les artistes français à chanter encore en yiddish (Sarah Gorby, Genia Fajerman, Leiélé Fisher, Violette Szmajer, Talila, Ben Zimet et Lionel Rocheman…) Il faudra attendre 4-5 ans pour qu’émerge une nouvelle génération d’artistes avec notamment Jacques Grober, Hélène Engel, Rosalie Becker, Michèle Tauber et Meredith.

Témoin incontournable de cette épopée de la chanson yiddish en France, notre invité Misha Nisimov évoquera les plus beaux souvenirs de sa carrière : des cabarets yiddish à, la scène juive actuelle.

Cette émission sera illustrée, comme à l’accoutumée, de nombreux exemples sonores, provenant notamment du coffret Musiques juives dans le Paris d’après-guerre – Elesdisc 1948-1953 publié aux éditions de l’IEMJ.

Acheter le coffret Musiques juives dans le Paris d’après-guerre – Elesdisc 1948-1953

 

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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