Yarkoni, Yaffa (1925-2012)

logo bio Yaffa Yarkoni

Chanteuse israélienne, surnommée la «chanteuse des guerres»

Yaffa Yarkoni naît à Givatayim en 1925 en Palestine mandataire. Une de ses chansons les plus connues est “Bab-el-Oued” (1948), consacrée aux soldats israéliens morts durant la guerre d’indépendance.

Yaffa Yarkoni est l’aînée des trois enfants d’Avraham Abramov et de Malka Alkhassov. Ses parents étaient des Juifs du Caucase qui avaient immigré en Palestine au début du XXe siècle.

Elle passe son enfance à Tel Aviv et à Givat Rambam (l’actuel quartier de Givatayim), et commence sa carrière artistique dans un café de quartier du nom de « Tzlil » (« Son »), en se produisant avec sa sœur Tikva et son frère Binyamin dans un trio populaire appelé « Bamati » (« Ma scène »).

Sur les recommandations du chanteur Shmuel Fischer, Yaffa entre dans la troupe de ballet de Gertrud Kraus, l’une des pionnières de la danse en Israël, et y danse pendant une dizaine d’années.

doc_1_yarkoni.jpgLe 21 septembre 1944, elle se marie avec Yossef Gustin, qui part en guerre le lendemain des noces en tant que volontaire de la Brigade juive, une unité de la 8e armée britannique. Gustin tombe le 29 mars 1945 dans des combats contre les Allemands sur la rivière de Senio, en Italie. La chanson Ouri, paroles de Rafael Klatchkin et musique de Issakhar Meron, a été créée en sa mémoire.

En 1948, Yaffa épouse Shaike Yarkoni (décédé en 1983), commandant dans la Hagana, et un des fondateurs des forces blindées israéliennes. Ensemble, ils auront trois filles.

Puis elle rejoint la troupe musicale « Khichtron » de Tsahal affiliée à la brigade Givati. Bab el-Wad, une chanson qu’elle interprétait à l’époque, est devenue un classique, chanté chaque année le Jour du Souvenir (Yom ha-zikaron). Après la guerre, elle interprète des chansons pour la station de radio Kol Yisrael.

La plupart des chansons de Yaffa Yarkoni ont été écrites par Tuli Reviv et Haim Hefer. Elle a également interprété quelques-unes des premières chansons pour enfants de Naomi Shemer.

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Pendant une trêve durant la guerre d’Indépendance, Yarkoni enregistre un premier disque au studio Radio Doctor, qui reçoit un très bon accueil public, en particulier le tube roumain Eynayim yeroukot qui est considéré aujourd’hui comme la première chanson pop en Israël. Par la suite la chanteuse signe un contrat avec la nouvelle compagnie de disques Hed Artzi qui sortira tous ses albums.
L’album Bab el Wad contient des chansons de la Guerre d’Indépendance, telles que Haamini yom yavo, Rabotaï Hahistoria khozeret, Hafindjan, Khen efschar, Doudou, Yatzanu at que le public identifiera comme des compositions de Yaffa Yarkoni, bien que beaucoup d’entre elles aient été interprétées auparavant par la troupe « Tchizbatron ».

Dans les années 1950-1960, Yaffa Yarkoni devient la chanteuse numéro 1 en Israël, avec notamment une série de chansons, diffusées à la radio, qui magnifient l’état d’Israël (Baarvot Hanegev, Hasavta baNegev (paroles : Avchalom Cohen, 1948)).
Elle remporte son plus grand succès en 1951 avec des chansons de salon, des valses et des tangos, qui accompagneront les bals dans les cafés de l’époque.
En 1959 sort l’album Nirkoda im Yaffa Yarkoni, qui réunit ses chansons, parmi lesquelles Habibi, Artzenu haktantonet, Skharkhoret. La presse à scandale lui attribue souvent une rivalité imaginaire avec l’autre grande chanteuse du moment, Shoshana Damari.

doc_3_yarkoni.jpgToujours dans les années cinquante, elle enregistre quelques albums pour les enfants, dont deux jouissent d’un succès particulier : Chirey yeladim kevakachatkha, qui comprend les chansons Agala im soussa (enregistrée déjà en 1948) et Doubon Yambo ou Youmbo écrit par Yekhiel Mohar, ainsi que l’album Chirim miKineret (1957) avec des chansons de Naomi Shemer, compositrice et poétesse de Kvoutzat Kinneret (un kibboutz en Galilée), qui était alors à ses débuts dans la musique.
Yaffa Yarkoni enregistre par la suite encore un disque pour les enfants, comprenant le hit Abba cheli sur des paroles de Talma Eligon.

Elle décède le 1er janvier 2012, à l’hôpital Re’out de Tel Aviv, de la maladie d’Alzheimer dont les premiers symptômes étaient apparus en 2001 et s’étaient aggravés en 2008. Yaffa Yarkoni laisse derrière elle trois filles, huit petits-enfants et huit arrière-petits-enfants.

Sources :
– Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yafa_Yarkoni
– CRIF : http://www.crif.org/fr/actualites/Israel-deces-de-Yaffa-Yarkoni28706
https://jwa.org/encyclopedia/article/yarkoni-yaffa

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