Hofmeister Musikverlag FH 3640, 48 p., © 2024
Au XIXe siècle se développe en Europe de l’Ouest un judaïsme libéral qui prône l’adoption de la musique occidentale dans le culte synagogal, en lieu et place du chant traditionnel du hazzan et de ses assistants, les meshorerim[1]Assistants qui soutiennent le chant du hazzan par divers procédés mélodiques (alternance des voix, bourdon, improvisation, etc.).. Parmi les chantres, arrangeurs et compositeurs de ce nouvel office synagogal, on peut citer les noms de Salomon Sulzer à Vienne (à partir de 1826), Hirsch Weintraub à Koenigsberg (1838), Louis Lewandowski à Berlin (1840) ou encore Samuel Naumbourg à Paris (1845). Ces différents chantres composent des mélodies de prières dans le style tonal tout en ne rejetant pas les anciens chants synagogaux qu’ils s’efforcent d’harmoniser pour soliste et chœur, souvent accompagnés à l’orgue.
Si l’on connait relativement bien les œuvres liturgiques de ces réformistes, on ignore parfois qu’ils ont également écrit des pièces pour piano ou autres instruments. Tel est le cas des compositeurs de ce recueil de partitions compilées par l’excellent duo de musiciens : la pianiste Bella Kalinowsky et son mari l’altiste Semjon Kalinowsky, qui se sont donné pour vocation de faire revivre le répertoire pour piano souvent méconnu de ces compositeurs juifs.
Cette partition comporte ainsi la Rhapsodie hébraïque, op. 34, de Louis Lewandowski (1821-1894), le Kol Nidrei de Joseph Sulzer (1850-1926)[2]Joseph Sulzer était le fils de Salomon Sulzer., le Kol Nidrei de Salomon Jadassohn (1831-1902) et les Jüdische Volkslieder de Joel Engel (1868-1922), publiés à titre posthume à Moscou en 1930, et qui contiennent dix arrangements de chansons en yiddish et des airs de danse.
Ces œuvres pour piano peuvent être jouées aussi bien par des professionnels que par des amateurs expérimentés. Dès lors, ne vous privez pas de découvrir ce répertoire très intéressant !
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