Barraine, Elsa (1910-1999)

logo bio Elsa Barraine

Fille de Mathieu Barraine, violoncelliste soliste à l’orchestre de l’Opéra de Paris, qui fut démis de ses fonctions sous l’occupation, comme les autres musiciens juifs de l’orchestre, Elsa Barraine a fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM) avec Georges Caussade, Jean Gallon et Paul Dukas (elle était notamment dans la même classe qu’Olivier Messiaen).

En 1928, elle obtient le second Grand Prix de Rome avec Heracles à Delpes, puis en 1929 le premier Grand Prix avec la cantate La Vierge guerrière sur un poème d’Armand Foucher, trilogie sacrée sur Jeanne d’Arc.

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Classe de Paul Dukas en 1929 : de gauche à droite, près du piano : Pierre Maillard-Verger, Elsa Barraine (bras croisés), Yvonne Desportes, Tony Aubin, Pierre Revel, Georges Favre, Paul Dukas, René Duclos, Georges Hugon, Maurice Duruflé. À droite, assis : Claude Arrieu, Olivier Messiaen.

De 1936 à 1939, Elsa Barraine est chef de chant à l’Orchestre national de la Radiodiffusion française. En 1938, elle adhère au Parti communiste français, suite aux accords de Munich. En 1941, elle est exclue de toutes ses fonctions et rentre en résistance. Grâce à Roger Desormière, elle travaille à l’Opéra-Comique de Paris, est arrêtée puis libérée grâce à un fonctionnaire de la préfecture de police. Son père, qui était juif, décède le 24 septembre 1943. Échappant à une souricière, elle entre en clandestinité sous le nom de Catherine Bonnard. À partir de fin 1944, elle est chroniqueuse musicale au journal l’Humanité.

De 1944 à 1946, Elsa Barraine est directrice de l’Orchestre National et directrice musicale des éditions du Chant du Monde. En 1953, elle est nommée professeure au Conservatoire national supérieur de Paris, et y enseigne l’analyse de 1969 à 1973. En 1972-1974 elle est inspectrice des théâtres lyriques nationaux à la Direction de la musique au Ministère de la Culture. Dans les années 1980, elle se met à l’étude du chinois et du russe, voyage en chine, et participe à de nombreuses rencontres et manifestations en Union soviétique.

Elsa Barraine est décédée le 20 mars 1999 à Strasbourg, à l’âge de 89 ans.

Son œuvre
Compositrice talentueuse, on lui doit de la musique pour orchestre (trois Symphonies, une Fantaisie pour piano et orchestre, une Suite astrologique pour petit orchestre…), de la musique pour la scène (Le Roi-bossu, Le Mur, La Chanson du mal-aimé, Les Paysans…), de la musique de chambre et instrumentale (Quintette à vent, Musique rituelle pour orgue, gongs et xylorimba…) et de la musique chorale : Hymne à la lumière pour soprano et orchestre, Poésie ininterrompue (cantate sur des poèmes de Paul Eluard), Cantate du Vendredi saint.
Une petite partie de son œuvre est inspirée du judaïsme : Pogromes, pour orchestre (1933), 3 Chansons hébraïques (1935), 4 Chants juifs (1937), Suite juive, pour violon et piano (1951)

Notice élaborée par Hervé Roten et Bruno Fraitag d’après Musicologie.org et Consulter les archives IEMJ de Elsa Barraine

  • Écouter 3 extraits des Quatre chants juifs de Elsa Barraine, extrait de l’album Confluence(s) de Benjamin Alunni
  • Écouter l’émission de France Musique Musicopolis dédiée à Elsa Barraine
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